Ni Capulet ni Montaigu, mais des visibles et des invisibles.
Dans une ville, quelque part, vivent des hommes et des femmes qui nous ressemblent. Mais à l’extérieur, de l’autre côté d’un pont, existe une autre société bien différente. Ses habitant.e.s sont invisibles, dénué.e.s d’apparence physique. Même entre eux, ils ne se voient pas, et pourtant ils ne sont pas aveugles…
Dans ce conte shakespearien qui n’est pas sans rappeler les fantasmes d’un certain H.G. Wells, Métilde Weyergans et Samuel Hercule mettent en scène l’improbable histoire d’amour d’une championne de ping-pong invisible et d’un écrivain solitaire bien que tout à fait visible. Si la fable est surnaturelle, elle est aussi politique, évoquant avec fantaisie et humour, la manière dont la société actuelle marginalise les plus démuni.e.s, les rend moins audibles, les déshumanise jusqu’à les « effacer » complètement.
Pour accompagner cette plongée dans l’inconnu et l’étrangeté, on retrouve comme de coutume le petit laboratoire théâtral, cinématographique et ludique imaginé par La Cordonnerie. Les artistes présent.e.s au plateau sont à la fois scénaristes, acteur.rice.s et réalisateur.rice.s du film muet qu’ils nous projettent lors de la représentation et dont ils interprètent en direct la riche bande sonore.