Nos ailes brûlent aussi

Le 17 décembre 2010, un homme s’immole en Tunisie. Son suicide va être à l’origine du Printemps arabe : le peuple tunisien se soulève et chasse du pouvoir le président Ben Ali après 23 ans de dictature.

Pendant dix ans, le pays suit un chemin politique singulier que Myriam Marzouki dessine à la manière d’un paysage, avec ses reliefs, montées, dépressions et horizons. Sur scène, trois interprètes, navigant entre l’arabe dialectal tunisien et le français, montrent les dissensus entre générations, les tensions politiques entre conservateurs et modérés et les attentes que suscite la révolution.

Pour raconter les désillusions qui se mêlent à l’espérance, le spectacle offre une double partition, textuelle et visuelle, et fait dialoguer des images mélancoliques de la Tunisie d’aujourd’hui avec la présence sensible des corps, portée par un travail chorégraphique. Sur le plateau recouvert de cendres, nous assistons au déploiement d’une parole libérée porteuse d’un rêve d’émancipation.
Une pièce sensible et engagée riche d’émotions.